Éditions Casterman, Aurora Rising – Aurora Cycle_01 traduit de l’anglais (Australie) par Emmanuel Gros, 2020, 528 pages
🔎 AVANT-PROPOS…
Qu’on se le dise, la science-fiction n’est pas mon domaine de prédilection. À croire que la simple évocation du mot « science » me rebute ou m’effraie, je ne sais pas trop… Mais alors, pourquoi avoir lu Aurora Squad ? Pour être honnête, je ne connaissais même pas la précédente série Illuminae écrite par les auteurs Amie Kaufman et Jay Kristoff (shame on me !). D’ailleurs, aux vues des avis dithyrambiques à son sujet, je vais devoir réparer cette lacune. Mais pour en revenir au titre qui nous intéresse, Aurora Squad fait un carton en bibliothèque, les adolescents se l’arrachent. Alors forcément, je voulais découvrir ce livre et en connaître les attraits. La couverture est signée Charlie Bowater (elle est identique en V.O.), que j’avais découvert avec Sorcery of Thorns de Margaret Rogerson. Si vous êtes un tantinet curieux, allez faire un tour sur sa page et / ou sur son compte Instagram @charliebowater2.0, il y a fort à parier que ses illustrations accompagneront encore bon nombre de romans pour adolescents.
LE SPACE OPERA POUR LES NULS
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Tyler Jones – dit Goldenboy – est major de la promotion des Alphas à l’académie Aurora. Après cinq années de travail acharné, son rêve est sur le point de se réaliser : recruter et diriger les six meilleurs élèves pour son escadron. Devenir légionnaire, c’est être garant de la paix dans l’univers. Mais la veille de l’Affectation, lors d’une escapade spatiale en solitaire, il découvre un vaisseau terrien disparu depuis deux cents ans. A bord, une seule et unique survivante est enfermée dans une capsule cryogénique. Tyler parvient à secourir la jeune Aurora et à la ramener avec lui. À son retour, l’Affectation est terminée et le voilà contraint de faire équipe avec les laissés-pour-compte. Et il n’est pas encore arrivé au bout de ses surprises…
Escadron 312
Nous sommes la Légion
La lumière
Un feu brûlant dans la nuit
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LUMIÈRE SUR MON RESSENTI…
Vous voyez l’adolescente sur la couverture, avec cette coupe de cheveux ridicule qui lui donne un faux-air de mutante dans X-Men ? Cette fille, c’est moi. Mon nom est Aurora Jie-Lin O’Malley, mais vous pouvez m’appeler Auri. Je n’ai pas demandé à me retrouver dans cette situation chaotique, prête à déclencher une nouvelle guerre dans l’univers. J’étais censée me réveiller sur Octavia III avec d’autres colons et retrouver mon père. A la place, me voilà embarquée à l’aventure avec une troupe de bras cassés rappelant les Gardiens de la Galaxie dans une version adolescente. L’escadron 312. Six légionnaires – dont deux aliens de races bigarrées – tout droit sortis d’une école militaire intergalactique. Alors c’est vrai, rien n’est impossible. Mais admettez que pour moi, après 200 ans de sommeil, il y a vraiment, vraiment, quelque chose d’anormal.
Pourtant, croyez-le ou non, j’ai fini par m’attacher aux membres de cette équipe. Au-delà de la mission périlleuse dans laquelle je les ai tous menés, l’enjeu s’appuie avant tout sur une dynamique de groupe. Comment des personnalités aussi fortes et différentes peuvent-elles cohabiter ? Pour ne rien vous cacher, au début j’ai eu la vague impression d’intégrer la Suicide Squad. Heureusement, leur chef Tyler Jones est un jeune homme brillant, qui sait que la seule façon de nous en sortir vivants, c’est de travailler en équipe. Au fait, vous ai-je déjà parlé de son magnifique sourire à fossettes ? Au moins vous êtes prévenus…
Tous les membres de l’escadron ont décidé de se relayer pour raconter successivement nos aventures. D’accord, j’avoue qu’avec Zila, l’agent scientifique, vous aurez peu de détails. Cette fille est vraiment bizarre, elle semble toujours calme et détachée – limite sociopathe. Au contraire, Finn l’ingénieur est exubérant et plein d’humour, il est notre Chandler Bing galactique, je l’aime bien. Scarlett est la sœur jumelle de Tyler, elle est très douce et bienveillante. Elle remplit le poste de négociatrice avec beaucoup de talent. Quant à Cat Brannock, je crois qu’elle ne m’aime pas beaucoup… Dotée d’un caractère bien trempé, elle est l’amie d’enfance de Tyler et Scarlett. J’ai intérêt à me faire discrète quand elle est dans les parages, je ne voudrais pas qu’elle m’éjecte de l’Arbalète puisqu’elle en est le pilote. Enfin, il y a Kal, spécialiste de la sécurité, mais lui non plus n’a pas l’air de me porter dans son cœur avec son apparence d’elfe, mode Seigneur des Anneaux. Je sais que vu comme ça, il est facile de s’emmêler les pinceaux. Mais surtout pas de panique, vous ne risquez pas de vous égarer en cours de route. Bien que superficielles, les descriptions et les variations de point de vue sont suffisamment régulières pour que vous parveniez à nous suivre dans l’espace.
Les présentations étant faites, allons droit au but… Alors premièrement oui, tous ces trublions sont de vrais stéréotypes. En même temps, c’est ce qui fait tout l’humour lors des situations désespérées… Mais au fil de nos aventures – une fois sortis de sa zone de confort – chacun va s’étoffer et gagner en profondeur. Et deuxièmement oui, vous n’échapperez pas à certaines tensions amoureuses au sein du groupe et à toutes ces inévitables vicissitudes propres au cœur adolescent.
Les lunes choisissent-elles les planètes autour desquelles elles tournent ? Les planètes choisissent-elles leurs étoiles ? Qui suis-je pour aller à l’encontre de la gravité Aurora ? Quand tu brilles plus que les constellations du ciel ?
Nom d’un zouave, ça c’est de la déclaration intersidérale ! Nonobstant, à part quelques lourdeurs de temps à autre, vous allez vous éclater ; cette lecture vous transportera comme une brèche éthérique vers une autre dimension cohérente et passionnante. Paradoxalement, je pense que notre histoire est une bonne façon d’appréhender le space opera pour les néophytes comme moi. Guerres galactiques, vaisseaux spatiaux, créatures extraterrestres, tirs à coups de disrupteurs, planètes inhospitalières… Nos péripéties reprennent tous les poncifs du genre. Et pourtant, je reste persuadée que notre escadron a la capacité de vous réconcilier avec la science-fiction. Notre histoire est construite comme un blockbuster ; elle se veut accessible au plus grand nombre. Ici pas de temps morts, l’action démarre dès la première page. En revanche, je suis plus fébrile face à un véritable adepte de SF, qui trouvera certainement notre univers vraiment, vraiment convenu. Nulle prétention à concurrencer des œuvres aux thèmes complexes comme Dune ou Le Cycle d’Ender… A la fois drôles et décomplexées, nos péripéties se veulent surtout divertissantes.
Alors, partants pour nous accompagner dans des bars rappelant La Cantina ? Ou pour assister à un braquage spatial ? Vous allez nous adorer ! En plus, grâce à mon unicom (l’ordinateur portable du futur) baptisé Magellan, j’ai glissé des détails à la fin des chapitres pour vous aider à comprendre l’organisation du monde en 2380. Pour moi c’est le guide absolu du voyageur galactique. Rejoignez-nous, je peux vous assurer que pour une fille cryogénisée depuis 200 ans, j’ai bien plus d’énergie à revendre que Han Solo ! Amateur…
… « To be continued », retrouvez l’épisode 2 de nos aventures délirantes avec notre ami Legolas mis en vedette sur la couverture !
